jeudi 18 décembre 2008

JEU VIDEO - Grand Theft Auto IV (GTA4) : Jouissif (10/10)


Coup de coeur

Rarement un jeu aura fait l'objet d'un plan média aussi conséquent : les affiches en 4x3 dans les rues, les pubs à la TV ... !
Il faut croire que les éditeurs avaient pleinement confiance en la qualité du jeu, et sa capacité à séduire un large public.
Lorsque l'on n'est pas familier du concept de la série des GTAs, le principe du jeu peut légèrement surprendre... Il s'agit d'incarner la plupart du temps un gangster, de renverser des passants, de dealer de la drogue, de voler des voitures, bref, comme dans la vie réelle...

La force de ce GTA 4, en plus d'être jouissif car très permissif, réside dans la qualité de sa réalisation qui sert à merveille un scénario plus complexe et moins facill qu'à l'accoutumé.
Les voix, les dialogues (les accents russes !) crééent une ambiance mafieuse à souhait. Mais au-delà de ça, on en prend plein les yeux. Les effets de lumière, la pluie et les orages, l'eau de la rivière, le soleil sur le bitume sont magiques. La réalisation de ce jeu est irréprochable.

La durée de vie est quant à elle largement satisfaisante. Il faudra un certain temps pour mener à terme les nombreuses missions principales. Pour les acharnés, les multiples missions secondaires (cascades, courses de bagnole) sont elles aussi au rendez-vous. Enfin, pour les désespérés, il sera toujours possible de faire une partie de bowling, de billard, ou de fléchettes avec la fille qu'on aura pris le soin de draguer via internet dans le cybercafé du coin.
Une expérience de jeu mémorable en résumé et qui justifie à lui seul l'acaht de la PS3 (en ce qui me concerne) voire de la console concurrente.

FILM - Bons Baisers du Bruges : Décalé et surprenant (8/10)

Qui ne s'attend à rien d'exceptionnel n'est jamais déçu.
L'adage se vérifie assez souvent en cinéma. "Bons baisers de Bruges" fait partie de ces films dont on a entendu de bonnes choses et qu'on va voir comme ça sans se prendre la tête.

Si cette pourtant si jolie ville de Bruges est l'objet d'une dérision quasi-permanente de la part de l'acteur Colin Farrell, il ne faut pas s'en tenir à ce seul ressort comique. Il est clair que la Belgique est un pays inconnu de beaucoup d'américains, voire d'européens, et que la ville de Bruges l'est d'autant plus.

Alors quand les deux protagonistes - tueurs à gages - se voient envoyés à Bruges en congés forcés suite à une opération douteuse, le premier profite de ce répit pour visiter la ville, le deuxième vit cela comme une punition. C'est un peu comme si l'on obligeait des marseillais à venir passer les vacances dans le Nord ...

Bref, passé les premières petites blagues plus ou moins lourdes, le spectateur rentre dans le film. Le duo d'acteurs est assez convaincant, Colin Farrell est utilisé à contre emploi, et cela lui réussit plutôt bien. Brendan Gleeson est complémentaire, bien que dans un registre plus classique.
Les plans sont assez beaux et reflètent correctement l'atmosphère sympathique qui règne autour des canaux de cette charmante ville. La musique est elle aussi largement à la hauteur, assez inattendue pourtant mais collant toujours à l'action.

Tout comme la suite de l'intrigue qui va nous surprendre, en nous confrontant tour à tour à une (très) jolie blonde qui truande les touristes, un nain raciste acteur de cinéma avant-gardiste, et un patron à cheval sur les principes (Ralph Fiennes impeccable !).

Certaines scènes sont surréalistes et drôles à mourir, les références à Harry Potter sont étonnament nombreuses (film qui n'a pourtant rien à voir). Le mélange des genres (comédie déjantée - poursuite) fait de ce film une oeuvre plaisante et à conseiller.

vendredi 5 décembre 2008

FILM - No country for old men : Un joli film sans histoire (6/10)


Il est des réalisateurs dotés d'une aura inébranlable qui grace à un ou deux films cultes se sont offert les faveurs éternelles des critiques.

A ce titre, "No country for Old Men" des frères Coen est apparu comme un des quelques chefs d'oeuvre de l'année 2007 et promettait une soirée cinéma bien copieuse.

On en a plein les mirettes dès le début : des plans magnifiques mettant en scène les déserts et les longues étendues du Texas, une poignée d'acteurs convaincants, des dialogues dignes des meilleurs westerns.

Les réalisateurs ont simplement oublié d'y inclure un scénario (un comble pour ce film qui a malgré tout remporté le golden globe du meilleur scénario ... il suffit de pas grand chose). Ce film retrace tout simplement l'histoire d'une chasse à l'homme : un psychopathe qui traque l'homme qui lui a "volé" deux millions de dollars. S'ensuit quelques face à face assez épiques. La tension qui règne en maître dans ce film est pesante à souhait, mais les qualités de ce western saupoudré d'humour noir ne suffisent pas à faire oublier un scénario particulièrement creux.Heureusement, les frères Coen ont eu l'inspiration de réunir un bien joli casting avec une prestation énorme de Javier Bardem, effrayant dans son rôle de tueur à la bombonne de gaz, et un Josh Brolin qui ne fait point pale figure face à cette démonstration.

Un film de qualité mais bien décevant lorsque l'on aura parcouru au préalable les critiques dithyrambiques de la presse.

FILM - Phénomènes : Entre intriguant et inutile (6/10)


On connaît évidemment M. Night Shyamalan pour avoir réalisé le "Sixième Sens" et son fameux retournement de situation à la fin du film. Les films suivants n'ont pas tout à fait eu le même succès : "Incassable", "Signes", "Le village" et plus récemment "La jeune fille de l'eau".

Des films assez inégaux, mais dont on reconnaît qu'ils sont réalisés avec une certaine maestria. Les ambiances teintées de mystère et de fantastique dans ces différents films leur confèrent une identité commune.

Eh bien, c'est encore le cas de "Phénomènes" qui nous emmène au nord-est des Etats-Unis pour nous conter un futur terrifiant mais possible. Le réalisateur touche du doigt le traumatisme du 11 septembre en plaçant la ville de New York sous l'emprise d'un curieux phénomène qui pousse les gens au suicide. Alors attaque terroriste ou bien phénomène naturel ? La spectateur oscille au départ entre les deux pistes d'explication, absorbé par l'horreur de la situation, contre laquelle les personnages sont totalement impuissants. On est également partagés entre une sorte de fascination pour la qualité de la réalisation et un réel dégoût pour des images qui sont forcément choquantes, car elles vont à l'encontre de notre instinct de survie. L'épidémie de suicide collectif rend le spectateur de plus en plus mal à l'aise.

Une fois le rideau tombé, et l'angoisse disparue, qu'en retiendra t-on ? Une intrigue somme toute à moitié crédible mais un film rondement réalisé dont le principal intérêt est d'avoir réuni deux problèmes de société bien éloignés : la peur du terrorisme et le respect de l'environnement.Bref, comme une bonne gueule de bois, on est scotché sur le moment mais un léger goût amer d'inutile le lendemain.

jeudi 23 octobre 2008

SPECTACLE - Radiohead In Rainbows Tour : Pas déçu du voyage (9/10)

Après plusieurs concerts un peu décevants à Bercy (son dégoûtant et mal placé en plus), je m'étais dit que je boycotterais à l'avenir cette salle. Mais voilà, dans le vie on ne fait pas toujours ce qu'on dit, alors j'ai craqué et pris des places pour aller voir Radiohead, depuis le temps que je porte ce groupe aux nues.
C'était mon premier concert de Radiohead, et même si je n'ai pas reçu la fameuse "claque" tant recherchée, j'ai trouvé ce groupe bien au-dessus des standards.

Alors oui, le son était pas tip-top, j'étais mal placé comme d'habitude, mais bon à défaut de voir ce groupe un jour dans une ambiance légèrement plus intimiste, j'ai savouré ces 2h20 de concert !


Un Thom Yorke en grande forme, une voix cristalline, une pêche hors du commun (dans la limite de ce que peuvent livrer les morceaux de l'album In Rainbows). Une tracklist pas mal fichue incluant bien évidemment les morceaux d'In Rainbows, mais aussi quelques-uns de chaque album (à partir d'Iron Lung). Les meilleurs moments : Reckoner, Airbag, Nude, Optimistic, ...

Un seul (mais grand) absent : Paranoid Android, mais que certains chanceux auront eu la joie et la chance d'écouter la veille.

Sur scène, en guise de décoration, on s'interrogera au préalable sur l'utilité des multiples tubes géants suspendus au-dessus du groupe, puis on apprécie ces tubes en réalité constitués de nombreuses loupiottes (des LED?) qui remplacent en partie les lumières traditionnelles réputées consommatrices en énergie. Je ne bouderai pas cette initiative, qui s'inscrit dans une démarche écolo, tout à fait assumée et revendiquée par Radiohead. Certains crient au coup marketing, mais franchement, entre nous, est-ce que Radiohead a besoin de ça ? Des tickets certes assez chers, mais pour un concert de cette qualité qui dure limite deux fois plus longtemps que la moyenne (presque 2h30!), je ne vais pas pleurer mes euros.

Allez, pour le plaisir des yeux, la longue tracklist du 10 juin :

01. 15 Step
02. Bodysnatchers
03. All I Need
04. Airbag
05. Nude
06. Pyramid Song
07. Weird Fishes/Arpeggi
08. The Gloaming
09. Dollars And Cents
10. Faust Arp
11. Videotape
12. Optimistic
13. Just
14. Reckoner
15. Everything In Its Right Place
16. Fake Plastic Trees
17. Jigsaw Falling Into Place

1er rappel :
18. House of Cards
19. There there
20. Bangers’n Mash
21. The National Anthem
22. How To Disappear Completely

2ème rappel :
23. Super Collider
24. You And Whose Army ?
25. Karma Police
26. Idioteque

FILM - Ratatouille : Magnifique (8/10)


Pixar Studios n'en est pas à son premier succès au box office. Les antécédents de l'incroyable studio d'animation m'ayant clairement conquis, je ne doutais pas un instant de la qualité de ce nouveau best seller.

Et en effet, la qualité est encore une fois bien au rendez-vous. Ce qui saute aux yeux avant tout : la qualité irréprochable de l'image. On en prend plein les mirettes : les couleurs, les détails, le dynamisme et le réalisme des mouvements. Les reflets de la pluie sur les pavés parisiens...rien à redire.

Ensuite, les personnages made in Pixar sont toujours bien attachants et charismatiques, ce qui relève toujours de l'exploit pour des personnages animés. Le scénario est quant à lui assez original. Faire à la fois un film d'animation sur la cuisine et sur la relation complexe qui oppose humains et rats était quand même un pari assez osé. On a même droit à un personnage de critique gastronomique échappé d'un film de Tim Burton.

Alors oui, on pourra reprocher à Ratatouille de ne pas être aussi drôle que d'autres films d'animation mythiques. L'humour est bien présent, par petites touches. Une belle démonstration au final.

lundi 20 octobre 2008

FILM - Indiana Jones et le royaume de cristal : pas si mal (7/10)


Je l'avoue, je suis allé voir ce film en traînant des pieds, et pour la seule et unique raison qu'il me restait une place de ciné à consommer avant la fin du mois...

Ce que j'avais entendu dire de ce film n'était guère encourageant, et me trouvais donc dans les meilleures dispositions pour descendre ce film en flèche. Qu'en penser au final ?

Eh bien, j'ai été surpris.
On ne se trouve pas devant un Indiana Jones classique.

Du côté négatif : Steven Spielberg touche bien le grotesque à quelques moments, notamment en dirigeant une Cate Blanchett qui tout en étant une très bonne actrice, nous livre un portrait complètement stéréotypée et pas vraiment crédible d'une soviétique sortie de la cuisse de Staline. Les images parlent d'elles-même : le déguisement perruque noire et lunettes noire a un réel effet comique, mais absurde. Le scénario est largement téléphoné, du moins en ce qui concerne les relations entre les personnages.

Du positif maintenant : la recette classique de l'Indiana Jones se voit bien pimentée par un soupçon de science-fiction au début qui devient l'ingrédient principal du film. Une réalisation irréprochable et dynamique, et un Harrison Ford toujours rutilant. De l'humour (de potache parfois) mais globalement appréciable.

J'ai passé un bon moment.

lundi 13 octobre 2008

FILM - Vicky Cristina Barcelona : Rythmé comme il faut (8/10)

Enthousiasmé par le film Match Point, déçu par Scoop, les deux derniers films de Woody Allen que je suis allé voir au cinéma m'avaient laissé sur un match nul.Les critiques favorables au sujet de ce nouveau film m'ont donné envie de voir ce que donnaient les prolongations. Un casting de rêve qui se révèle à la hauteur sur le terrain : Scarlett Johansson, charmante dans son rôle de jeune passionnée intuitive, Javier Bardem, qui excelle dans son rôle de bel espagnol au caractère trempé, et Pénélope Cruz, véritable graine de folie, maintiennent le film en équilibre.

Les grandes qualités du film donc : des acteurs exceptionnels, un humour omniprésent, mais surtout un film très rythmé, durant lequel on ne s'ennuie pas. Le scénario est également bien pensé, autour d'une situation certes classique (une femme passionnée qui peine à trouver une relation stable, l'autre aux pieds bien sur terre qui est sur le point de se marier mais qui va tomber amoureuse d'un autre), mais le caractère des personnages est assez approfondi pour créer une atmosphère crédible. Seul point noir dans cet océan de bonheur : une narration qui a le mérite de placer le spectateur dans la peau des personnages, mais qui s'avère assez agaçante dans sa forme.

Au final, un film qui ne restera peut-être pas dans les annales, mais très plaisant à regarder.

MUSIQUE - From here to here : La Belgique, patrie du pop rock ? (8/10)


La question mérite de se poser, car ce petit pays a vu émerger de nombreux groupes talentueux sur la scène pop rock, à commencer par Soulwax (le pendant rock de 2 Many DJ’s), Venus, ou bien encore Deus. Tant qu’on y est, on pourra citer K’s Choice, ou même Ghinzu, qui nous a livré le single efficace « Do you read me ? » (que l’on reconnaîtra au détour d’une pub SNCF mettant en scène une créature rose et molle…)

Mais Girls In Hawaii s’est taillée une place bien à part, avec ses mélodies douce amère et ses voix chaleureuses. Les termes culinaires sont tout à fait appropriés dans la mesure où ce groupe belge fait preuve d’une belle constance tout au long de ce premier album intitué « From here to here » et y applique une recette terriblement efficace : des harmonies de voix chaudes rarement entendues (« Casper »), des guitares claires qui sonnent parfaitement sur des mélodies pop sucrées (« Short song for a short mind »), alternance de deux notes pour renforcer la puissance des chansons (« The fog »).

On ne tombe pas systématiquement sous le charme (« 9.00 am », « Catwalk », « Found in the ground » sont juste sympas, l’aspect boîte à rythme), mais la fin de l’album regorge de pépites (« Fontanelle » avec ses couplets joyeux et ses refrains mélancoliques, « Flavor » qui monte en puissance et éclate tel un morceau de PJ Harvey, « Organeum » avec son introduction piano sec / voix frêle et qui témoigne d’une véritable sensibilité à fleur de peau, et enfin le chef d’œuvre de douce amertume qu’est « Bees & Butterflies », chanson qui s’envole très haut après une introduction en arpège magique et qui symbolise à elle seule l’atmosphère agréablement mélancolique que les orfèvres de Girls In Hawaii ont conféré à leur premier album).

En synthèse, un album à écouter et réécouter pour saisir tout le talent de ces belges qui nous font penser à de véritables artisans, qui travaillent leurs chansons comme autant de joyaux cachant leur richesse sous une mince couche de déjà-entendu.

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mercredi 8 octobre 2008

MUSIQUE - Cross (Justice) : génial et déglingué (9/10)


Le duo electro-choc avait bien préparé son coup marketing : une symbolique forte (la croix), un look bien étudié, des visuels dynamiques (le fabuleux clip D.A.N.C.E.)
Le pire était à craindre … qu’en est-il vraiment ?

1. Genesis : Bienvenue sur le dancefloor des années 2050. C’est effectivement comme ça que j’imagine les sons de la vie quotidienne à cette échéance. Des sons lourds, métalliques et saturés.
La basse vibre comme il se doit (à bien écouter !). Le petit gimmick funky de guitare arrive à point à 2min20 dans cet univers sombre que nous dresse Justice.
Pour refermer la parenthèse, le groupe nous gratifie d’un piano grandiloquent dont les touches ont dû bien souffrir pour sonner pareillement.

2. Let there be light : Dans la continuité, un beat typiquement electro, qui vient rythmer un espèce de son de modem qu’on aurait tenté de noyer dans sa baignoire. La basse vient structurer cet ensemble improbable, et ça fonctionne. On s’imagine taper du pied en sifflant sa conso (un ‘ti punch pour ma part). Le boîtier ADSL entame son chant du cygne en solo puis la machine redémarre et finit par nous faire entrevoir un joli monde de pixels roses, un peu chiant à mon goût.

3. D.A.N.C.E. : Cinq lettres pour résumer un album bien pensé. Mais aussi un single un peu plus FM, des voix d’enfants/adolescents, et encore une fois des lignes de basse géniales et funky à souhait.

4. New Jack : Les justiciers l’ont compris, pour faire danser les gens sur des beats electro, rien de mieux que des syncopes, et des micro-coupures pour rythmer le tout. Vers 1min40, on entend un son tout droit sorti des haut-parleurs de Roissy-aéroport et nous mène vers l’embarquement.

5. Phantom : Un beat bien lourd, on dirait que l’esprit malin à l’intérieur de l’ordinateur essaye de parler directement à l’auditeur, et le supplie de l’extraire de sa carcasse en plastique.

6. Phantom Pt. II : L’ordi bogue un peu, puis appelle ses potes à la rescousse : de petites lignes agressives de violons, des synthés diaboliques des années 80.

7. Valentine : La chanson précédente se terminait pourtant bien, et laisser présager une piste certes plus calme mais agréable. On se croirait plutôt dans le remake d’une bande-son signée Vladimir Cosma (l’Etudiante…). Beurk.

8. The party : Musique de fin de soirée, du genre, rentrez chez vous les jeunes, il est 6h du mat’, on va ranger. Heureusement, le DJ change d’avis et nous fait un petit rappel.

9. DVNO : Après quelques pistes en demi-teinte, on retrouve la recette qui marche : une voix digne du meilleur David Guetta, un beat entraînant, et surtout une ligne de basse ravageuse. Un single potentiel, si c’est n’est pas d’ailleurs déjà le cas.

10. Stress : Voilà un titre de chanson qui me plaît bien. Qu’on vienne nous dire après cela que la musique adoucit les mœurs. Je pense sincèrement que Justice est venu sampler la musique de fond de la série « Lost » pour conférer à sa chanson cet aspect si angoissant. Une sirène, qui nous fait dire qu’on a oublié de taper les chiffres 4-8-15-16-23-42. Et la conséquence en musique de cet oubli malencontreux…

11. Waters of Nazareth : Le duo est allé un peu fort sur la saturation. Les machines entrent en guerre, de manière assez solennelle d’ailleurs. Ca fait très musique de dessin animé, genre Jayce et ses Monstres-o-plantes.

12. One minute to Midnight : Un peu paresseux en fin d’album Justice ? Peut-être bien…la machine s’essouffle quelque peu. On en a plein les oreilles, mais on est heureux du voyage.

En conclusion, cet album electro d’un nouveau genre fait état d’une grande maîtrise des machines et laisse présager de longues passes effrénées sur les dancefloors. Réussir à mêler des rythmes funky, des beats electro, des parasites et d’autres bruits bien stridents, tient de la prouesse technologique.

FILM - Une grande année : un petit film (3/10)


Autant l’avouer tout de suite, Russell Crowe est loin d’être mon acteur favori, même si sa prestation « péplumesque » bien connue m’avait agréablement surpris.

Malheureusement, voir cet acteur jouer un trader sans pitié, tiraillé entre sa vie de requin de la finance, et ses souvenirs de vacances d’été en Provence chez son oncle, n’est pas du meilleur effet.

On tombe dès le début dans le cliché de la salle de marché en pleine effervescence sous l’impulsion de son gourou qui proclame à ses troupes : « Aujourd’hui, vous allez tous les bouffer » (bah oui, ceux qui ont vu Gladiator et Master & Commander auront compris que Russell Crowe, il aime bien commander).
C’est toujours pareil dans les films qui abordent le sujet de la City londonienne, on nous « fait rêver » à vendre du vent puis le racheter cinq minutes plus tard pour générer des plus-values magiques, ça a l’air facile de se faire du blé.

Mais faut pas croire, les golden boys sont des gens torturés, et la mort de l’oncle du héros du film ramène ce dernier en Provence, sur « Moi, Lolita », cet air tellement symbolique de notre région qui respire bon la lavande. Ensuite, tout est à l’avenant, une grande demeure entourée de vignes, un vigneron arborant un fort joli maillot de l’OM (qui n’est autre que Didier Bourdon, dont le jeu s’accorde à merveille à celui de Russell Crowe ...), une jeune provençale sur son vélo, la robe au vent (Marion Cotillard, période pré-oscar).

En résumé, un enchaînement de lieux communs, d’où émergent quelques rares moments de vérité, un film au scénario prévisible, mais dont je m’empresse d’écrire la critique avant d’oublier de quoi il parlait.

dimanche 5 octobre 2008

FILM - Once : un film musical qui sort du lot (9/10)


Coup de coeur

L'histoire de deux êtres qui se rencontrent par hasard : un grand classique du cinéma. Pas très original de ce point de vue là.
La rencontre d'un irlandais, réparateur d'aspirateur le jour et chanteur/guitariste de rue le reste du temps, et d'une tchèque, venue en Irlande il y a quelques années et enchaînant les petits boulots. Pas beaucoup plus original dirons nous.

Mais le fait d'en avoir fait un film plus musical qu'un film d'acteurs est bien trouvé. La musique représente un réel salut ainsi qu'un véritable exutoire pour ces deux personnages au cœur blessé. Le spectateur n'a nul besoin d'échanges interminables ou de plans serrés sur les regards de ces deux êtres pour ressentir les émotions qui étreignent nos acteurs. Tout est dans les mélodies et dans les paroles des chansons. Des chansons assez folk dans l'ensemble, ce sont les acteurs qui chantent, et ils chantent plutôt bien. La voix de Marketa Irglova est notamment assez douce et poignante.

On découvre avec bonheur la vie des ces deux âmes solitaires au fur et à mesure des scènes, et l'on comprend leurs choix et leurs doutes. La musique va les rapprocher et leur donner la force d'avancer. Ce film m'a fait réaliser que la composition musicale peut s'avérer être une véritable thérapie car elle nous incite à réfléchir sur nous-mêmes, ce que l'on voudrait changer, et ce que l'on veut devenir.

En synthèse, un très bon moment de cinéma.

MUSIQUE - A mouthful (The do) : frais et naïf (8/10)


Le groupe franco-finlandais The Do a généré un mini-buzz à la sortie de ce premier album. La voix bien particulière de la chanteuse (qui peut faire penser à la voix de Nina Persson, chanteuse des Cardigans) et une instrumentation digne d'une grande troupe de musiciens un peu fous (et pourtant ils ne sont que deux) fait en effet ressortir cet album du lot. Si l'on se lasse un peu vers la fin de l'album, il vaut néanmoins la peine d'être acheté (ou téléchargé légalement).

1. Playground hustle : Ça commence comme une chanson de cour d'école, des dizaines d'enfant chantent en cœur, accompagnés par une flûte et des percus enjouées. Ce n'est qu'une minute trente plus tard que l'on découvre la magnifique voix de la chanteuse finlandaise de ce tout jeune groupe, qui transforme avec l'aide d'une orchestration un peu barrée cette chanson en véritable conte tordu.

2. At last : Une basse bien dégoulinante, une mélodie entraînante, une chanson cool quoi. On a envie de bouger la tête au rythme poussif du tambourin et de chasser les vilains nuages qui parsèment ce ciel indécis du mois de mars. Dix secondes de bonheur par ci par là, lors d'un mini refrain magique.

3. On my shoulders : L'heure du premier single. C'est clean, c'est punchy, l'alternance couplet / refrain et guitare / voix fonctionne à merveille. Le pont n'est pas indispensable selon moi, la chanson aurait pu s'arrêter plus tôt. Mais bon, c'est frais, c'est joli et entraînant. Un moment fort agréable qui s'achève sur un final majestueux au violon.

4. Song for lovers : Un petit intermède acoustique. On découvre peu à peu l'univers de ce groupe bicéphale (Olivia au chant, Dan aux instrus), univers tour à tour chaleureux, mélancolique et envoûtant

5. The bridge is broken : On aime ou on n'aime pas cette voix haut perchée qui semble gémir, mais qui confère une véritable âme à la chanson.

6. Stay (just a little bit more) : Un morceau qui fait légèrement décalé avec les chœurs du refrain sur fond de guitare hawaïenne. Le groupe marche sur des oeufs, tout y est délicat.

7. Unissasi laulelet : Cette chanson, bien que chantée en finnois, tire sans doute son inspiration dans la musique africaine. Des voix qui se superposent, sans musique tout d'abord, puis rejointes par des percussions tout droites issues du continent africain.

8. Tammie : Sans prétention, sans grande originalité non plus.

9. Queen dot kong : On pénètre à nouveau dans l'univers hors du commun de The Do. Pour le coup, on s'imagine assis dans les tribunes d'un cirque complètement déjanté, où Eminem serait venu nous faire un petit tour de magie déguisé en clown.

10. Coda : Enchaînement instrumental logique du morceau précédent, le feu d'artifice s'achève doucement.

11. Searching gold : Des accords de guitare qui marquent le tempo d'une chanson qui pose une atmosphère tendue, largement soutenue par la voix cristalline d'Olivia. On croirait entendre les tamis de ces chercheurs d'or sur un morceau à l'imaginaire un peu western.

12. When was I last home : On revient à des choses plus classiques : une voix, un piano, une basse. Ça fait un peu musique de film qui ne finirait pas bien.

13. Travel light : Pas trop accroché à cette chanson. La voix se fait un peu criarde, effet sans doute dû à la saturation inutile sur la voix au début de la chanson.

14. Aha : Bon, ça pète un peu un câble vers la fin de l'album. Même si les influences se révèlent assez variées sur l'ensemble de la galette, on commence à saturer...

15. In my box : Pourquoi terminer cet album charmant sur une chanson douce et calme alors qu'on peut faire du bruit et faire sonner la voix et les guitares saturées jusqu'au bout ?

mercredi 1 octobre 2008

FILM - Bienvenue chez les Ch'tis : Et une fricadelle ! (8/10)

Après avoir vu les acteurs de "Bienvenue chez les Ch'tis" sur tous les plateaux télé, et sur tous les murs du métro ces derniers mois, on pouvait légitimement craindre que les quelques gags qui ponctuaient la bande annonce allaient se retrouver bien isolés sur une pellicule longue d'une heure et quarante cinq minutes, à l'image de certains films à la qualité inversement proportionnelle à leur promotion.

Alors certes, c'est assez plaisant de voir Kad Merad subir une véritable drache au moment où il passe le panneau "Nord-Pas-de-Calais" sur l'autoroute qui le mène du Sud vers le Nord, d'autant plus quand on a vécu à Lille assez longtemps pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas là uniquement d'un cliché. Mais fort heureusement, c'est loin d'être le seul moment où le rire de la salle de cinéma s'est fait entendre à l'unisson.

Tout d'abord, on a sous les yeux un Kad Merad fonctionnaire et assez bonhomme. Un gentil gars du Sud qui attend sa mutation sur a côte méditerranéenne depuis des années et que la Direction de la Poste va cruellement envoyer dans le Nord, où le climat y est réputé atteindre les 40°C, mais en dessous de zéro.

Ensuite, tout s'enchaîne, la découverte du langage Ch'ti, des gens du ch'nord (les ch'timis), de leur penchant pour la boisson, mais également de leur chaleur et leur gentillesse. Alors oui, on tend carrément vers le cliché à certains moments, car tout y passe : la baraque à frites, les beffrois, les briques rouges, le char à voile. Dany Boon a néanmoins réussi le tour de force de justifier certains stéréotypes poussés à l'extrême par le biais d'un scénario parfois potache mais la plupart du temps bien amené. Un film simplement drôle, qui ne restera sans doute pas culte, mais qui met en joie un dimanche après-midi !

lundi 29 septembre 2008

FILM - Paris : Un Paris pas top (6/10)


J'avais déjà vaguement vu l'affiche de ce film dans les couloirs de notre cher métro parisien il y a quelques mois, étonné de voir autant d'acteurs de cette trempe réunis sur un seul et même poster. De plus en plus de productions ont en effet pris la sale habitude de recourir à la publicité bien en amont de la sortie en salles afin de provoquer la curiosité et l'attente chez le spectateur. Mais à vrai dire, "Bienvenue chez les Ch'tis" a bénéficié d'une promotion encore plus conquérante, et a donc éclipsé dans mon petit cerveau ce film qui devait sans doute parler de la ville de Paris, d'après le titre...

Après tout, je n'en savais pas plus, et ce n'est que quelques heures avant la projection en salle obscure que j'ai regardé la bande-annonce de Paris. Une bande annonce qui dure assez longtemps (4-5 minutes) et qui suscite un enthousiasme assez mou, du genre "pourquoi pas ?". En situation, ça donne un film faussement inspiré, avec nombre de plans en hauteur, à l'image du personnage principal qui apprend qu'il a de fortes chances de mourir prochainement, et qui observe de son balcon les pérégrinations de son quartier, comme s'il était déjà entre deux mondes. Alors certes, savoir que l'on va mourir bientôt doit changer catégoriquement sa vision des choses, mais la réflexion s'arrête là.

Le réalisateur se contente de faire se croiser des personnages, sans aller plus loin. Dans les films de ce genre, on s'attend à ce que des personnages qui n'ont rien à voir finissent par avoir une destinée commune, mais là, c'est à peine le cas. De la même façon, on peut attendre d'un film qui s'appelle "Paris", qu'il va nous transporter avec enchantement à travers les rues de la capitale. Alors, oui, on voit la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse, les grandes places de Paris, les embouteillages, le périphérique, le métro, comme si le réalisateur restait complètement froid et distant par rapport à cette ville chargée d'histoire (même si personnellement, j'aurais tendance à être un peu comme ça vis-à-vis de la capitale).
D'ailleurs, Romain Duris nous dit bien "c'est ça Paris : les gens sont jamais contents", on en déduit alors que le réalisateur a voulu partager son mécontentement avec nous...

Deux points positifs quand même pour justifier la note :
1) une bande son toujours appréciable dans les films de Cédric Klapisch (malgré un blanc incompréhensible à la toute fin du film entre deux chansons, sur une "magnifique" vue...)
2) et des acteurs largement au niveau (Juliette Binoche et Karin Viard chacune dans leur genre) qui nous offrent quelques scènes bien comiques (et je ne parle pas du numéro de chanteur danseur mal-aimé et maladroit, toujours un peu rébarbatif, de Fabrice Luchini).

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MUSIQUE - Misery is a butterfly (Blonde Redhead) : Raison et sentiments (10/10)


Blonde Redhead est typiquement LE groupe que l'on écoute un jour par hasard, et dont le charme agit sans prévenir son auditeur. L'envoûtement dont j'ai alors été victime tient autant à l'intelligence qu'à la sensibilité de ses compositions.

De prime abord, on distingue deux voix très particulières, qu'on a peu l'habitude d'entendre. On distingue des dissonances, des mélodies qui nous emmènent là où l'on n'avait pas prévu d'aller.
Puis le monument se construit presque sous nos yeux, car l'on contemple une musique pleine de couleurs, de formes. Cela commence comme une musique de film, une musique douce amère et pleine de regrets et de questions en suspens ("Elephant woman").

Puis les instruments se font variés et fort bien équilibrés. Ce groupe New-Yorkais a définitivement compris le pouvoir de création qu'est le leur en dotant leurs chansons d'un véritable coeur qui bat au rythme des cymbales et caisses claires ("Messenger", "Anticipation"), et parvient ainsi à donner une vie propre et complète à chacune de ses chansons. Et pourtant, malgré sa diversité, l'album possède une unité, les mélodies se font écho à travers les pistes de l'album (la chanson "Equus" coordonne le tout).

Un groupe qu'il est bon de découvrir avec cet album, et qu'il est encore meilleur de savourer à travers les déjà nombreux albums qui sillonnent leur parcours.

lundi 22 septembre 2008

MUSIQUE - Distorted lullabies : A la recherche de Jeff... (6/10)


J'ai découvert cet album par hasard, en traînant dans un grand magasin spécialisé dans les produits culturels, et qui se défend d'être "agitateur de curiosités". A une époque où on n'en finissait pas de pleurer la mort prématurée de Jeff Buckley. Il est sans aucun doute un peu (trop) facile de faire un premier rapprochement entre LA voix de cet album et LA voix incontournable de Sir Buckley. Mais à l'évidence, cela s'impose. Des intonations graves à la voix écorchée dans les aïgus de Jimmy Gnecco, la comparaison est inévitable.

Alors bien sûr, posséder une voix pareille, ça crédibilise tout de suite un album.
Cela reste toutefois un album assez inégal, certaines chansons sont un peu sans saveur ("Fallen souls") voire carrément chiantes à mourir ("Medication", "Dancing alone", "Bleed") malgré quelques envolées lyriques de génie ("I'm a monster").

Une poignée d'autres titres sont de véritables bijoux. Car il ne suffit pas de posséder une belle voix, il s'agit également de trouver les lignes mélodiques qui la subliment ("Drowning", "Sometimes" et surtout "Miseryhead").

Malheureusement, si on passe un agréable moment à l'écoute de cet album, on n'y prêtera l'oreille qu'à quelques moments bien précis. Un nouvel album est prévu en mars 2008, on pourra donc caresser l'espoir d'y entendre une meilleure alchimie entre cette voix magique et une instrumentation qui doit encore faire ses preuves.

mercredi 17 septembre 2008

MUSIQUE - Something wrong (Bang Gang) : Planant (9/10)


Cet album me fait immanquablement penser à la thématique du voyage. Sans doute car il m'a accompagné lors de différents trips, et notamment durant un "road-trip" en Islande. Et ça tombe plutôt bien, car le groupe Bang Gang est islandais.
L'île est effectivement très productive dans le domaine musical (au vu de la population peu nombreuse qui l'habite), et si elle nous a bien évidemment apporté Björk, Sigùr Ros et Bang Gang font partie de ces groupes qui ont largement traversé l'Océan.

Lorsqu'on écoute cet album, on s'envole au rythme des voix trafiquées à souhait (une alternance de voix masculines et féminines qui se croisent et s'entremêlent), des claviers, des violons, des guitares, du piano. Ce n'est pas la variété qui fait défaut à cet album.

On reconnaît ça et là une source trip-hop ("Something wrong") mais qui était bien plus présente sur leur album précédent "You". On respire à plein poumons du rock-folk mélancolique et aérien ("In the morning" qui lorgne un peu vers le psychédélique - mention spéciale à la discrète partie de basse, et surtout le magnifique "Forward and reverse" en duo avec Keren Ann), du pop-rock ("Find what you get", pièce qui fait largement penser au groupe suédois Kent), et même de la pop avec cette reprise de "Stop in the name of love" à la sauce Bang Gang. Nicolette Suwoton, bien connue pour ses participations sur les albums de Massive Attack, nous gratifie d'un "Contradictions" sobre, trip-hop un peu jazzy (le piano et les cuivres y sont pour quelque chose). L'opus se conclue sur une pièce instrumentale à l'image du disque : doux et fragile, mais déterminé.

Un disque idéal pour traverses des paysages hors du commun, ou tout simplement pour voyager dans sa tête, en regardant la pluie tomber.

FILM - La vie des autres : il n'y a pas si longtemps ... (7/10)


Pour avoir étudié la langue allemande en classe pendant des années, je peux sans trop m'égarer conclure que deux choses ont traumatisé les allemands : la seconde guerre mondiale, et le Mur de Berlin, ou plus généralement la séparation du pays en deux.

Tous les textes que j'ai étudiés en cours se référaient immanquablement à l'une de ces deux périodes. Alors, oui, j'avais bien lu des textes sur l'ex-Allemagne de l'Est, et sur la STASI en général, mais ce film m'a ouvert les yeux sur le caractère infâme de ce régime communiste. Soupçon, espionnage, délation, trahisons sont le quotidien de ces allemands, qui se manipulent les uns les autres. La censure est partout, et le moindre faux pas (une phrase, un geste) est condamné. La chasse aux sorcières (sauf qu'ici c'est le gouvernement communiste qui chasse) est lancée. Des artistes talentueux sont interdits de carrière pour s'être opposé au régime.

C'est dans ce climat délétère que se déroule l'action du film. Trois acteurs principaux et trois crises de morale : le premier est LE poète reconnu comme loyal et talentueux par le gouvernement, mais qui ne partage pas au fond les idées du régime, la deuxième est une actrice réputée qui vit avec ce poète mais qui couche régulièrement avec le répugnant "ministre de la culture" afin de continuer à exercer son métier, et qui doute de son talent d'une part mais également de son intégrité, le dernier est un membre de la STASI et se voit confier l'espionnage du poète par son "ami" haut placé. Si cet homme qui vit dans la sobriété s'applique à noter les moindres faits et gestes du couple formé par le poète et l'actrice, il ne se sent pas moins seul et de plus en plus intrigué par ce couple.

Ce film nous rappelle que la remise en question, même et surtout dans un contexte historique aussi oppressant, est primordiale. Il suffit de confier le pouvoir à une poignée de personnes et d'échafauder toute une pyramide dont la seule base est la carotte (ceux qui dénoncent se voient offrir des cadeaux par le gouvernement) et le bâton (ceux qui sont dénoncés voient ce qu'ils ont de plus cher être détruit) pour détruire un peuple. Une époque où il ne faisait pas bon vivre, et dont l'Allemagne d'aujourd'hui a toujours du mal à se relever.

FILM - Bobby : la dernière journée de Bobby (7/10)


Le film commence doucement, on ne sait pas bien ce qu'on fait là, devant l'écran, à voir défiler une kyrielle de "people", dont les histoires s'entremêlent.

Après une demi-heure de film, on se demande bien si on va finalement voir l'acteur qui joue Robert Kennedy (Bobby), avec toutes ces têtes d'affiche ... Mais là n'est pas l'objectif du film, car hormis des images d'archive, aucun acteur n'incarne Bobby.

C'est donc en suivant la journée de tous ces personnages qu'on comprend que l'on a à faire à un véritable témoignage, sans doute très bien renseigné, de la dernière journée du frère de John Fitzgerald.
Nous sommes en 1968, la guerre du Vietnam suscite une véritable opposition au sein des américains. Après l'assassinat de Martin Luther King, Robert Kennedy apparaît comme le Luther King blanc aux yeux de millions d'américains, qui voient en lui un dernier espoir de stopper cette guerre, en devenant le prochain président des Etats-Unis.

La véritable force du film, c'est de nous plonger dans cette atmosphère pesante, les primaires américaines en Californie en toile de fond. Les personnages se croisent, et l'on vit parmi eux cette journée historique, à l'issue malheureusement bien connue. Un film qui peut faire penser à Collision dans le même genre, où la fin donne un sens à tout le film.

D'ailleurs, en parlant de la fin ... 10 minutes d'images d'archive commentées par un extrait de discours de Robert Kennedy. Même si le rapprochement entre ce discours et l'histoire des personnages est un peu convenu, la fusion du texte du discours et d'images d'époque du Vietnam et des Etats-Unis provoque un effet assez poignant chez le spectateur, pour qui les interrogations et les propositions véhiculées dans ce film restent d'actualité encore aujourd'hui.

jeudi 11 septembre 2008

CRITIQUE FILM - Stupeur et tremblements : soupir et ronflements (2/10)


Avant de descendre ce film en flèche, je tiens à signaler que je fais partie de ces gens qui ont lu quasiment tous les livres d'Amélie Nothomb, et dont l'intérêt pour son oeuvre a été chronologiquement décroissant au fil de ses publications.

Bref, c'est quand même armé de l'espoir légitime de voir un bon film que le visionnage a commencé.
Malheureusement, même si le film suit complètement le roman, qui lui m'avait bien plu, la sauce ne prend pas.

Un premier choc, les voix. On a l'impression que ce film a été tourné en japonais, et que les voix françaises ont été enregistrées après coup, y compris celle de l'actrice Sylvie Testud, qui est censée y incarner Amélie N.
Ensuite, cette musique au clavecin insupportable vient rallonger des scènes des bien ennuyeuses, et ne colle absolument pas au visuel du film.
Le jeu des acteurs, bien que récompensé d'un César paraît-il, me semble tout à fait pauvre et désarmant. C'est soit surjoué, soit pas joué du tout, mais en tout cas complètement à côté de la plaque.
Pour compléter ce tableau bien sombre, et pour témoigner de la qualité de réalisation du film, j'aurais souhaité qu'Alain Corneau, quitte à vouloir conférer à la scène de la photocopieuse une impression de lenteur sans fin, ait eu la présence d'esprit de tourner les aiguilles de l'horloge derrière Sylvie Testud tandis qu'elle insérait les pages dans l'avaleuse, ça aurait contribué à la rendre plus crédible.

Bref, vous qui aimez Amélie Nothomb, passez votre chemin. Et vous qui n'aimez pas, ne passez même pas par la case départ.

CRITIQUE SPECTACLE - Yamato : Percu-tant (9/10)

Un énorme tambour japonais (paraît que ça s'appelle des taïkos) au fond de la scène.
Les autres taïkos sont disséminés sur le devant de la scène puis le rideau se lève.

Accourent alors 10 jeunes guerriers élevés au Bang (la boisson) qui enfourchent leur instrument armés de leurs énormes bâtons pour faire vibrer les coeurs et les murs de la salle du Casino de Paris.

S'ensuivent presque deux heures de spectacle entrecoupées d'un entracte d'une vingtaine de minutes (le temps de reprendre son souffle).

La force de ce spectacle réside en plusieurs fondements :

- d'abord, la mise en scène impeccable de symétrie et de jeux de lumière toujours pertinents
- un ryhtme savamment pensé, avec une alternance de scènes épiques, et d'autres bien plus intimistes, avec notamment d'autres instruments traditionnels (la scène avec les guitares nippones est assez savoureuse)
- un visuel impressionnant, avec des chorégraphies magnifiques, où les baguettes sont le véritable prolongement des bras bien musclés des artistes. La trace des baguettes qui fendent l'air sur le fond sombre de la scène est magique.
- et surtout, un humour omniprésent, avec des interprètes qui ne se prennent pas au sérieux, et un final très participatif (mes mains s'en souviennent...)

Au final, un spectacle qui ne manque pas de piquant et qui réjouira un large panel d'amoureux du bon son brut !

mardi 9 septembre 2008

CRITIQUE MUSIQUE - In Rainbows (Radiohead) : simple et efficace (9/10)


Cet album a beaucoup fait parler de lui, enfin c'est surtout sa distribution via internet et en téléchargement uniquement dont on a entendu parler.

A mon goût, la qualité de l'album a été très peu commentée en comparaison, et c'est bien dommage, car Radiohead nous livre ici un album simple, qui va droit au but. La voix de Thom Yorke sublime toujours les mélodies géniales du groupe.

Petit tour d'horizon de la galette :

1. 15 Step

Ca commence avec un beat electro (aïe aïe aïe) qui fait penser au premier album solo de Thom Yorke et on se dit que Radiohead va nous pondre un album dans la continuité de cet album solo. Mais ce n'est qu'une transition. Après ces 30 premières secondes d'inquiètude, une ligne de guitare un peu jazzy nous rassure complètement et c'est parti ! Le refrain est à la hauteur du couplet (toujours prêter son oreille à la ligne de guitare...)

2. Bodysnatchers

Cette chanson nous fait voyager à travers les diverses époques de Radiohead. Ca sonne comme du Radiohead période "The bends", une guitare un peu crade. Puis à 2 min 7 sec, on passe à l'ère "Hail to the thief" pour un pont aérien et merveilleux pour finir en beauté phase "OK Computer"

3. Nude

Une chanson douce, et là encore, complètement aérienne. La basse prend aux tripes, le chant vient se greffer tout en subtilité sur la mélodie. On écoute les yeux fermés et on savoure, le paroxysme est atteint aux alentous des 3 minutes. Puis un silence d'une seconde et on atterrit doucement, apaisé.

4. Weird fishes / Arpeggi

Je dois avouer, j'accroche un peu moins à cette chanson. Pour moi, la chanson tout en arpèges (d'où le nom de la chanson), ça me gave un peu. La chanson traîne en longueurs et la structure entière de la chanson s'appuie sur ces arpèges entêtants (un peu trop)

5. All I need

J'ai mis un peu de temps à accrocher à cette pièce. Mais là encore, le final vaut vraiment le coup. Une montée en puissance impressionnante, la voix de Thom Yorke bien que laissant assez de place aux instruments y est pour beaucoup.

6. Faust arp

En écoutant cette chanson, je me suis demandé si j'écoutais du Radiohead. La voix du chanteur si facilement identifiable est ici étonnamment difficile à reconnaître. C'est simple, sympa mais sans plus.

7. Reckoner

Là, on arrête de déconner. C'est LA chanson de l'album. Un style dépouillé, mais l'harmonie parfait qui se dégage de ce morceau nous emporte loin, très loin. Une chanson assurément triste, emplie de regrets. Les bases du morceau se posent doucement. Le pont est fabuleux (2min30), des violons, des choeurs, une minute de pur bonheur, et on se laisse guider.

8. House of cards

Un petit temps mort dans cet album. L'entrée en matière ne me plaît guère, mais lorsque Thom Yorke commence à chanter, la chanson prend forme. C'est d'ailleurs la ligne de chant qui est agréable. Là encore, juste sympa.

9. Jugsaw falling into place

Thom Yorke descend dans les graves. Le tempo est assez rapide, un peu de guitare acoustique, ça part carrément bien. Puis le chanteur monte d'une octave, et on se met à bouger la tête en rythme. Un final encore bien plaisant.

10. Videotape

Piano, basse, voix, un beat electro. Une chanson de fin d'album. La musique s'éloigne peu à peu. Retour à la réalité, soulagé de tant d'émotion. On remercie humblement Radiohead d'exister.

(10bis). Down is the new up

Cette chanson apparâit dans le disque Bonus. Je tenais quand même à la faire apparaître dans ma critique ! Ce morceau fait indéniablement penser à Pyramid Song, on se retrouve en pleine période "Amnesiac". A ne pas louper !

En résumé, un album avec quelques temps forts (très forts) et quelques temps morts. J'avais un peu perdu Radiohead en chemin depuis quelques années, mais le retour à la simplicité dans cet album m'a bien rapproché. Radiohead s'affirme album après album comme l'un des plus grands groupes de rock. Jamais complètement déçu, on trouve toujours quelque chose à manger dans les albums de Radiohead.

CRITIQUE FILM - The Truman Show : Un film toujours d'actualité (9/10)


10 ans après sa sortie, ce film n'a pas pris une ride !

La perspective d'un grand spectacle de télé-réalité orchestré autour d'une seule personne dont la vie serait simulée depuis sa naissance fait toujours aussi peur. Et d'autant plus aujourd'hui, car les années ont passé depuis, et le commerce de la télé-réalité est toujours aussi florissant.

Ainsi, pour aller toujours plus loin dans le reality-show, et aussi parce que nous sommes nombreux à regarder ces émissions et qu'il y a donc une demande dans ce sens, on pourrait largement imaginer un producteur aujourd'hui pondre un tel concept, et créer tout un monde factice autour d'une personne qui n'aurait rien demandé !

Le film fourmille de petits détails qui sont extrêmement bien trouvés, pour renforcer la crédibilité de l'histoire, mais surtout pour susciter chez le spectateur un sentiment d'écoeurement envers les diverses manipulations des médias en général. On assiste à une véritable mise en scène de la vie du personnage principal : décors, musique, rebondissements...

A une époque où même les plus "grands" de ce pays mettent en scène leur vie dans les médias, on s'y croirait !

CRITIQUE FILM - Cashback : La bande annonce était pourtant sympa (3/10)


Une bande-annonce prometteuse qui faisait étrangement penser à American Beauty.
Des loosers en veux-tu en voilà, quelques stéréotypes, ça commençait pas trop mal.

Mais la comparaison s'arrête là. La voix du narrateur (personnage principal) est malheureusement omniprésente, et si le film tourne autour de la beauté qui nous entoure si on prend la peine de la contempler, et que le personnage principal est doué de cette faculté car il arrête le temps, on a effectivement bien l'impression que le temps s'est arrêté durant ce film interminable (1h34 ... !).

Il y a bien ça et là quelques scènes cocasses (un match de foot exhaltant, un patron de supermarché touchant...), mais elles cèdent systématiquement à la facilité.

Tout est convenu dans ce film, les clichés sont respectés jusqu'au bout. Dommage, car la réalisation s'appuie sur quelques bonnes idées.

A manquer !

lundi 8 septembre 2008

CRITIQUE FILM - Je suis une légende : Haletant (7/10)


Un énième film sur les zombies, le tout dans une atmosphère post-apocalyptique.
Du déjà vu, n'est-ce pas ?

C'est en ayant peur de m'ennuyer ferme pendant une heure et demie que je me suis posé sur le fauteuil, mais après une année 2007 qui n'a pas occasionné tant de séances de cinéma que cela, j'étais content de me retrouver dans une salle obscure.

Dès lors, on a un film qui commence pas trop mal. Un Will Smith en assez grande forme, et il avait intérêt vu que son seul interlocuteur est un chien dans le film. Il y incarne Robert Neville, seul rescapé de la "grande bouffe" des zombies qui a sévi à New York il y a 3 ans de cela. Son seul but maintenant est de trouver un remède à ce virus qui a contaminé ses pairs.

L'ambiance pesante est très bien rendue, avec une alternance de scènes de calme lourd, d'action et de comédie (c'est Will Smith quand même). La force du film réside indéniablement dans la tension qui s'abat sur le spectateur. On stresse du début à la fin.

La deuxième partie du film est quant à elle un peu convenue et s'attache moins à développer la complexité de la situation et du personnage, ce qui est bien dommage.
Mais je pardonne volontiers au réalisateur qui a réussi à me tenir en haleine toute la durée du film. Une plutôt bonne surprise !

CRITIQUE FILM - 21 grammes (10/10)


Coup de coeur

Un chef d'oeuvre sombre et délicat dont on ne sort pas indemne et servi par des acteurs exceptionnels.

D'abord, la construction du film : l'histoire ne suit pas un ordre chronologique : cela suggère que l'après est toujours écrit dans l'avant, l'avenir est en germe dans le présent.
En particulier, toute embellie de l'existence serait déjà virtuellement anéantie par une future catastrophe qui ne manquera pas de se produire.

Ensuite, les deux thèmes principaux que sont la culpabilité et la mort sont traités de manière admirable.
Les 3 personnages principaux sont emplis de culpabilité, l'un parce qu'il a tué et qu'il s'est enfui, l'autre parce qu'il profite d'une tragédie pour avoir la vie sauve malgré lui, la dernière parce qu'elle tombe amoureuse d'un homme, tandis qu'elle pense encore à son mari et ses deux filles qui l'ont quittée.
Puis une véritable interrogation sur la mort : la voix off nous dit "nous perdons tous 21 grammes au moment précis de notre mort". Est-ce le poids de notre âme ? Est-ce le poids de la vie ? Est-ce le poids de la culpabilité ? Est-ce le poids de la foi ?

Au final, une véritable interrogation sur la vie.

vendredi 5 septembre 2008

CRITIQUE FILM - Molière : Une comédie bien rythmée (7/10)


Je ne sais pas vous, mais moi, Molière, ça me fait indéniablement penser au collège, lorsqu’on nous force à lire des livres, et en plus, à aller voir la pièce qui s’y rattache. Si à l’époque, j’étais assez réticent aux lectures imposées, mais que depuis j’ai un peu changé mon fusil d’épaule, c’est quand même avec ce sentiment d’obligation morale que j’ai posé la galette dans le lecteur DVD.

En même temps, avec de tels acteurs à l’affiche du film, il y avait pire devoir. Et effectivement, le film vaut la peine d’être regardé. Mention spéciale à Romain Duris qui donne une véritable leçon de théâtre (au sens propre comme au sens figuré) au tout penaud Fabrice Lucchini dans une scène d’anthologie.

La touchante Laura Morante vient compléter le tableau, coincée entre son mari qui s’intéresse à tout (en surface) et rien (au final) à la fois, le tout autour d’une intrigue simple mais assez entraînante : Fabrice Lucchini veut séduire une jeune femme (Ludivine Sagnier … bof !) en lui jouant une pièce de théâtre et paye Romain Duris (qui incarne un piètre acteur de tragédie avant d’être le Molière qu’on connaît) pour le conseiller.

Le rythme y est, l’humour y est, on ne s’ennuie pas un instant.

CRITIQUE FILM - Quand j'étais chanteur : Pour les amateurs d'action lente (2/10)


Applaudi par la critique à sa sortie en salles, des acteurs français qu'on ne présente plus.
C'est avec la certitude de passer un bon moment que j'ai posé le DVD dans le lecteur.
Et là...plus rien.

Les plans longs sur les personnages s'enchaînent. Le réalisateur cherche sans doute l'empathie chez le spectateur, lui faire ressentir la mélancolie douce amère des personnages.
Mais ça ne prend pas. Cette étude autour de la ringardise et de la nostalgie d'un temps révolu reste chiante.

Les scènes où Gérard Depardieu chante sont tout bonnement insoutenables et font plus pitié qu'elles ne sont touchantes. Les prestations d'acteurs de Gérard Deparideu et de Cécile de France sont largement au niveau, là n'est pas le problème mais le thème du film simplement sans intérêt.

Décu !

mardi 2 septembre 2008

CRITIQUE FILM - Little Children : Décevant (4/10)


On m'avait vendu ce film à mi-chemin entre Desperate Housewives et American Beauty.
La peinture de la banlieue américaine en apparence tranquille est bien là, les acteurs sont crédibles mais les qualités communes s'arrêtent là.

Le scénario est creux et le réalisateur aurait pu nous épargner quelques longueurs.
Globalement, à l'endroit où l'on devrait sentir la tension monter entre les deux principaux personnages et la menace gronder pour eux, on a envie que le film se termine rapidement.
Le film démarre bien et quelques plans tirent leur épingle du jeu (la sortie de l'eau de Patrick Wilson dans la piscine par exemple) mais une fois les éléments du film posés (la rencontre entre un homme et d'une femme perdus dans leur vie calme et tranquille qui ne les satisfait pas et qui ont en commun d'être mariés et jeunes parents chacun de leur côté), on tourne en rond. On sait à l'avance comment cela va finir.

En toile de fond, l'histoire autour de la pédophilie est légèrement convenue, et un peu facile, sans toutefois apporter de début de réponse à la question éthique du traitement des pédophiles.

Au final, on retiendra les yeux transparents de Jennifer Connelly (magnifique dans le film Requiem for a dream) mais surtout une rencontre manquée entre le film et le spectateur.

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lundi 1 septembre 2008

CRITIQUE FILM - A Scanner Darkly : Un sentiment mitigé... (5/10)


Le fait d'avoir vu ce film en quatre ou cinq fois est éloquent : je suis allé au bout du film car l'idée de transposer le livre de Philip K. Dick (Substance Mort) sous ce format entre la BD et le cinéma m'a séduit, mais il m'a été impossible de voir ce film d'une traite.

Alors certes, les délires des protagonistes sont comiques et l'absurde règne en maître dans l'univers tordu de ce film. Mais tout cela pourquoi ?! N'ayant pas lu l'ouvrage de référence, la comparaison entre le film et le livre n'a pas lieu d'être, mais on a plutôt l'impression de voir une nouvelle de science-fiction transposée à l'écran plutôt qu'un roman.

Rien à redire au niveau technique, le problème a plus eu lieu au niveau de l'histoire en ce qui me concerne. Je dois préférer sans doute Asimov...

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CRITIQUE JEU : FIFA 08 (PS3) : Une vraie simulation (9/10)


On a pu reprocher aux Fifa ancienne génération de lorgner un peu trop du côté de l'arcade. Un rythme de jeu trop rapide et une reproduction peu réaliste entachaient la réputation d'une des plus vieilles licences du jeu vidéo.

La joie de se retrouver en face d'un cru 2008 beaucoup plus axé simulation est bien réelle. C'est donc presque face à une retransmission télévisuelle qu'on agite ses petits doigts plus ou moins agiles avec excitation.Les dribbles techniques sont criants de vérité et très jouissifs à réaliser. Le gameplay esttrès bien pensé, et la manette PS3 s'adapte parfaitement au sysème de jeu.Malgré quelques coups de sifflets d'un arbitre légèrement zélé, on se prend à vibrer pendant toute la durée du match, le temps de construire des actions efficaces, de surprendre la défense adverse. Il est plus que jamais question d'élaborer des stratégies que l'on adaptera à des adversaires aux qualités diverses.Le mode online est lui aussi très complet, avec la possibilité de représenter son club préféré en suivant le vrai calendrier lors de ligues interactives.

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dimanche 31 août 2008

CRITIQUE LIVRE : L'ombre du vent (Carlos Ruis Zàfon) : Un roman à lire jusqu'au bout (9/10)


Coup de coeur

En appelant son roman de la même façon que le livre choisi par le narrateur dans le Cimetière des Livres Oubliés, l'auteur nous propose un véritable jeu de poupées russes. Les histoires des personnages se croisent et s'entremêlent, avec leurs similitudes et leurs différences pour former un tout cohérent. On vit l'histoire à travers différents points de vue grâce à des procédés narratifs dynamiques (certains passages, voire certains chapitres où le "je" qui s'exprime n'est plus le même).

La qualité du roman réside dans le fait que le lecteur suit l'avancement de l'intrigue avec un intérêt grandissant et qui atteint son paroxysme dans les cent dernières pages. Plusieurs raisons à cela.

Tout d'abord, l'enquête que mène le narrateur est progressive et rondement menée. Il veut comprendre pourquoi ce livre qu'il a "adopté", chef d'oeuvre injustement boudé par le public, se trouve au bord de l'oubli total. Pourtant, un homme semble bien déterminé à lui prendre ce livre. Les personnages sont attachants et tout à fait crédibles.

Ensuite, nous avons affaire à un roman très visuel. Les jeux d'ombre et de lumière sont omniprésents, et l'on gardera au fond de soi quantité d'images (la maison "hantée", l'errance du personnages sous la pluie, ...) qui suscitent chez le lecteur une véritable envie d'errer tel le narrateur dans les rues de Barcelone.

Les thèmes abordés dans ce roman sont riches et nombreux.

En premier lieu, le thème de la mort est très présent, tout comme la fatalité qui l'accompagne. L'après guerre civile en très légère toile de fond ne fait qu'amplifier ce sentiment de mort partout où le narrateur se rend. L'auteur va même jusqu'à attribuer à la mort un rôle de choix, en la personnifiant derrière le personnage de Fumero, véritable incarnation de l'être à la faux. Le personnage nous apparaît cruel et quasi immortel, survivant de tous les enfers, en rejoignant tour à tour les anarchistes, les rebelles, les communistes au gré des alliances.

De manière plus générale, l'auteur nous livre une réflexion sur la vie et le fait que certaines événements influent sur nos vies de manière définitive, sur ce que la vie nous inflige comme douleurs, et sur l'impuissance que l'on connaît face à certaines situations. Le narrateur découvre au fil des ans ce que l'on a personnellement découvert en grandissant : la trahison, la cruauté humaine, la honte de soi, tout ce qui blesse l'âme.

Enfin, le livre parle de la passion de l'écriture. A travers son "Cimetière des Livres Oubliés", son personnage d'écrivain torturé et l'action même du roman qui se déroule entre autres dans une librairie, l'auteur nous communique sa passion pour l'écriture et pour les écrivains, et témoigne de l'importance de la culture écrite à une époque où on lit de moins en moins, sorte de tradition oubliée. "Un écrivain écrit pour comprendre" nous confie-t-il, pour prendre le temps de réaliser certaines choses.

Ce livre est un véritable petit bijou de narration, d'intrigue et d'aventure. On se plaît à imaginer un jour sur nos écrans de cinéma cette histoire très cinématographique.

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CRITIQUE MUSIQUE - Myths of the near future (The Klaxons) : Push it (7/10)


Ils sont annoncés à grande pompe comme étant la tête de file de la « new rave », ce nouveau courant musical que les docteurs ès marketing ont sobrement baptisé « rock fluo ».

Après déjà quatre singles intriguants (« Gravity’s Rainbow », « Atlantis to Interzone », Magick » et « Golden Skans »), le premier véritable album des Klaxons voit le jour, « Myths of the near future » sonne comme du … bah justement comme pas grand-chose de connu.

A l’écoute, on n’est pas complètement perdus pour autant : des sons limite techno/dance (les sirènes sur l’excellent « Atlantis to interzone »), des lignes de basses sèches et précises (« Totem on the timeline »), des guitares déglinguées (« Gravity’s rainbow »), des morceaux pop/électro à la manière de Soulwax (« As above so below »). Vient s’ajouter à cela un chant venu d’ailleurs (« Isle of her »), qui de prime abord rend l’ensemble un peu bordélique. Mais au fur et à mesure, les pièces du puzzle s’assemblent pour former un tableau surréaliste convaincant.

Au final, on retiendra de cet album sombre et emprunt d’urgence ses mélodies improbables qui réussissent l’exploit d’être entêtantes sans céder à la facilité. L’album excitera les curieux pendant un temps, les autres seront vite effrayés et/ou fatigués par l’aspect tortueux et « fin de monde » de l’opus.

Coup de gueule enfin : il faudra lire 38 et non 53 minutes sur l’écran de la chaîne Hi-Fi pour être dans les clous sur la durée véritable de la galette, la dernière piste abritant honteusement 15 minutes de plage vierge.

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CRITIQUE CINEMA - American Beauty : Fabuleux (9/10)


Sam Mendès nous livre ici une critique acerbe (et une de plus, une !) de la société américaine.
Si aujourd'hui, le film a sans doute un peu vieilli, il n'en reste pas moins agréable à regarder. Les acteurs sont au top, et quelques passages cultes nous rappellent qu'il faut penser à profiter de la vie. La réalisation impeccable, quelques morceaux de musique punchy, et l'aspect largement cynique du film parviennent à compenser la morale un peu bateau sous-jacente.

Un film à revoir !

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CRITIQUE CINEMA - Le labyrinthe de Pan : Enchanteur (10/10)

Coup de coeur

Ce qui me vient à l'esprit en parlant de ce film, ce sont les couleurs sombres des décors et des plans, des acteurs qui jouent juste (mention spéciale à Sergi Lopez en grand méchant), l'éternel opposition de style entre la candeur de la petite fille et la cruauté des hommes adultes.

Guillermo évite avec brio de tomber dans le convenu, et parle de la guerre d'Espagne - et plus généralement des régimes fascistes - tout en métaphore. Bien loin des épreuves d'Harry Potter (même si je n'ai rien contre Harry Potter), la jeune fille de ce conte doit accomplir des épreuves mystérieuses et terribles pour échapper à sa condition humaine. Le fait de transposer cela en conte ne fait que renforcer la cruauté humaine en face d'une poignée de personnes courageuses qui se battent pour la survie de l'espoir dans un monde bien noir.

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