jeudi 27 août 2009

MUSIQUE - Rest now weary head, you will get well soon (Get Well Soon) : L'homme orchestre est allemand (9/10)

Une fois n'est pas coutume, la bonne surprise musicale de la rentrée nous vient d'Allemagne. Si l'exceptionnel premier album de cet artiste berlinois est sorti depuis le début de l'année, il lui aura fallu quelques mois de plus pour franchir le Rhin et voir sa sortie en France.

Le temps qu'il faut pour que prenne le buzz autour de Konstantin Gropper. Ce bricoleur de génie parvient à composer une véritable pièce autour de mélodies simples, de cuivres, de choeurs, et d'une véritable approche de chef d'orchestre.

Dès le premier titre qui n'a pas dû être trop compliqué à nommer, on entrevoit les facultés du songwriter. La chanson monte en puissance autour d'une phrase de circonstance lorsque l'on souhaite bon rétablissement à quelqu'un et qui est d'ailleurs le titre de l'album : "Rest now, weary head ! You will get well soon", comme si l'écoute de l'album accélérait la convalescence de l'auditeur.

La claque n'a pas tardé à venir ensuite pour ma part avec ce "You/Aurora/you/Aurora", à la structure pêchue/calme/pêchue/calme. Les cuivres font corps avec cette batterie saturée sortie tout droit de la BO de Godzilla (penser à la reprise de Kashmir de Led Zeppelin par ... Puff Daddy). Puis une phase calme, la mer en fond, pour repartir de plus belle. Une belle épopée qui dure à peine 3 minutes.

Les chansons suivantes ont cela de commun qu'elles ne démarrent pas tout de suite (voix/guitare - violon/piano), mais prennent leur sens dès l'arrivée des autres instruments ("Christmas in Adventure Park", "Help to prevent forest fires" qui ne sont cependant pas les meilleurs de l'album).

La mélancolie qui transpire de "People magazine front cover" fait penser à Nick Cave et ses Bad Seeds, le piano n'y est sans doute pas étranger.

Puis vient cette chanson au titre à rallonge, "If that hat is missing I have gone hunting" où l'on croirait d'abord entendre un Iggy Pop au ralenti se faire reprendre par une bande de gamins excités. L'ensemble presque symphonique est plus que convaincant.

La chanson "I sold my hands for food so please feed me" lorgne plutôt, et pour notre plus grand bonheur, du côté d'Arcade Fire. L'émotion est là et perdure sur "We are safe inside while they burn down the house", chanson légèrement fin de monde qui voit sur sa fin le retour de cuivres épiques mais tragiques.

La reprise surprenante de "Born Slippy" d'Underworld à la sauce Get Well Soon sous la dénomination "Born Slippy Nuxx" me laisse un goût d'inachevé, malgré sa partie batterie bien pensée.

"Your endless dreams" est une jolie ballade lancinante à voix grave sur une orchestration ukulélé/banjo/accordéon. L'intervention féminine en milieu de chanson est très appréciable.

"Witches ! Witches ! Rest now in the fire", tel un bonbon acidulé sous un enrobage un peu sucré, voire niaiseux, cache une dernière partie bien plus intéressante. La chanson suivante ne sort pas non plus du lot et l'on passera vite à "Lost in the mountains", plus riche en crescendos/descrescendos. Puis l'album se termine sur un "Coda" anecdotique.

En résumé, un album réjouissant, qui fait autant de bien qu'une boîte de chocolats.

LIVRE - Les piliers de la terre : Une fresque historique enthousiasmante (9/10)

Ce livre, je l'ai vu et revu dans les mains des "métronautes", dans les têtes de gondole de librairie, sur les sites internet...

Je me suis enfin décidé à lire ce qui est annoncé partout comme un chef d'oeuvre de la littérature.

Verdict qui n'engage que moi : on se trouve bien là face à un récit passionnant se déroulant dans l'Angleterre du XXe siècle. A vrai dire, jusqu'ici, le thème de la construction des cathédrales à cette époque moyenâgeuse avait plutôt tendance à me laisser de marbre.

L'auteur parvient à nous faire accrocher à ce rêve de Tom le bâtisseur qui désire plus que tout construire la plus belle catéhdrale d'Angleterre, un beau prétexte pour dresser les tensions qui règnent à cette époque et qui opposent la monarchie à l'église. Les retournements de situation sont légion et profitent tantôt aux "bons", tantôt aux méchants. Si l'auteur n'oublie pas de critiquer l'église et ses contradictions, le récit reste assez manichéeen.

Là où l'auteur excelle, c'est dans sa façon de décrire les personnages, et surtout leurs émotions. Les scènes cruelles sont aussi horribles que les scènes romantiques sont passionnées, le tout étant tout à fait crédible.

Les 1.100 pages de ce livre en font certes un pavé, mais quoi de plus normal pour bâtir une aussi jolie cathédrale.

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dimanche 1 février 2009

THEATRE : Elle t'attend : Inégal (7/10)

J'avoue, l'opportunité de voir Laetitia Casta en chair et en os a pesé lourd dans la balance. C'est donc en ignorant tout du scénario et des autres acteurs à l'affiche que je me pose dans un des sièges peu confortables du théâtre de la Madeleine.

Premier aperçu de la mise en scène avec un bel arrière-plan de mer et ciel bleus, et un couple en vacances en Corse sur une terrasse, leurs bagages à la main. Anna (Laetitia Casta) arrive chez ses parents en Corse et vient présenter Simon (Bruno Todeschini) à sa famille.

La première partie de la pièce permet de poser la situation dans laquelle se trouve ce couple. Elle, une jeune femme en quête de la perle rare et qui pense l'avoir trouvé. Lui, un homme qui s'est séparé de sa femme et ses deux enfants quelques mois plus tôt, et qui semble douter.

Simon décide de partir seul le lendemain matin en randonnée dans les montagnes corses et prévient qu'il ne reviendra que pour le déjeuner. Seulement, ce dernier ne revient pas.

L'auteur de la pièce place donc le spectateur dans une situation d'attente du retour de cet homme.

Un scénario tout à fait classique, dont l'intérêt est ravivé par un système de flashback intéressant qui permet de voir la "disparition" de Simon autrement.

L'atout de cette pièce réside assurément dans sa deuxième partie, légèrement plus complexe dans sa mise en scène. Un dernier flashback (s'agit-il de la première nuit ou de la deuxième nuit ?) et une "fausse fin" (Simon est-il mort ou est-il parti rejoindre son ex-femme ?) parviennent à confondre le spectateur.

Une palme spéciale au "second couteau" qui joue le rôle du petit frère d'Anna : Nicolas (Nicolas Vaude), un jeune homme particulièrement inquiétant et dont la préférence pour sa soeur Anna par rapport à son autre soeur est légèrement dérangeante.

Laetitia Casta, ne porte pas la pièce à elle seule, et serait peut-être même un ton en-dessous des 3 hommes de la pièce. Néanmoins, sa fraîcheur naturelle (au sens propre - elle joue une scène quasiment nue - et au sens figuré) et sa fragilité la rendent crédible dans ce rôle.

samedi 10 janvier 2009

FILM - Batman Begins : 8/10

Batman Begins ne m’avait pas vraiment tenté lors de sa sortie au cinéma. La sortie de ce qui constitue la suite de Batman Begins, à savoir The Dark Knight m’a permis de me pencher avec un peu plus d’intérêt sur le premier Batman incarné par Christian Bale.

Malgré un début de film carrément typé blockbuster super-héros, l’histoire prend de l’ampleur. Alors bien sûr, il était nécessaire de filmer la génèse du personnage de Batman chez Bruce Wayne, dernier né d’une génération de grands hommes d’affaires qui ont lutté leur vie durant contre la corruption et qui ont fait de Gotham City une ville où il fait bon vivre. La mort de ses parents va conduire Bruce à emprunter des voies loin d’être aussi parfaites : les crimes, la prison puis la « rédemption » parmi des asiatiques spécialistes du Kung-Fu qui lui apprennent l’art de combattre. Un tel passage était sans doute nécessaire, mais relève du cliché.

Heureusement, Batman n’est pas qu’un homme assoiffé de revanche sans cervelle. L’homme devient le seul super-héros sans pouvoir afin de lutter à sa manière contre la corruption qui gangrène Gotham City. Détail appréciable, la tenue de Batman n’est pas aussi ridicule que dans les versions précédentes, et l’acteur Christian Bale qui incarne Bruce Wayne / Batman excelle dans son rôle de héros véritablement torturé (c'est-à-dire pas à la manière de Tomey Maguire en Spiderman à mon goût). Les blessures sont plus profondes et le manichéisme cher à ces films de genre n’apparaît qu’en toile de fond. Les autres acteurs (Katie Holmes, Gary Oldman, Morgan Freeman) sont eux aussi à la hauteur. Les scènes d’actions auraient peut-être mérité d’être plus crédibles, mais qu’importe, la mayonnaise prend quand même.

Il faut en revanche voir ce film comme une introduction à l’affrontement entre Batman et Joker qui aura lieu dans The Dark Night, car les méchants du premier film sont peu convaincants.

CONCERT - Metallica (Pukkelpop 2008) : 9/10

Le concert à ne pas manquer durant ces 3 jours a bien tenu ses promesses.

Une tracklist qui reprend largement les titres des premiers albums
(3 titres de Kill 'Em All : No remorse, Motorbreath, Seek and Destroy, 2 titres de Master Of Puppets : Master of Puppets et Damage Inc., 3 titres de And Justice For All : Harvester of Sorrow, And justice for all, One, 2 titres de Ride The Lightning : Creeping Death, Fade to Black, 5 titres du Black Album : Wherever I May Roam, The Unforgiven, Nothing Else Matters, Sad But True, Enter Sandman, 1 titre de Garage Inc : Die, die my darling, 1 titre de Reload : Fuel et enfin 1 titre du nouvel album : Cyanide).

En résumé, deux heures de véritable show à l'américaine, avecpétards (ceux qui font du bruit, surtout), effets pyrotechniques, écran gigantesque. Le quatuor est bien rodé, d'autant plus qu'ils jouent des titres sûrs et efficaces. Le groupe livre une prestation tout à fait enthousiasmante avec cette tracklist qui ravit les fans de la première heure pour qui les albums après le Black Album sont autant de disques à jeter au feu. Etant moins radical, j'ai néanmoins pris plaisir à en prendre plein la tronche.

Petite déception de ne pas avoir entendu plus de chansons du nouvel album : une seule, ça fait plutôt maigre et représente un bien faible teasing. En revanche, entendre la quasi-moitié du Black Album en live, ça fait du bien. James Hetfield n'a pas perdu sa voix, Lars Ulrich tape
comme un dératé sur ses fûts, Kirk Hammett est toujours aussi agile, Robert Trujillo saute partout et joue à la vitesse de l'éclair. Entre les chants du public, et les basses vibrantes (un peu trop entre la grosse caisse et la basse peut-être... balance imparfaite selon moi), le coeur a battu fort ... !

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